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[Mini-Event] Les rêves de Mars

Satan
Messages : 293
Date d'inscription : 13/12/2013
Age : 30
Seigneur et Prince de la Colère





Satan
Seigneur et Prince de la Colère
Dim 2 Mar - 20:03
L'Histoire de Mars

Mars est un des Dieux les plus importants : les Romains avaient décidé que le premier mois de l'année serait le mois de Mars, en son honneur, pour saluer le retour des beaux jours et de la saison guerrière.

Aujourd'hui disparu, ce Dieu a néanmoins laissé des traces de son immense pouvoir  sur Terre ; il s'agit de l'Effet Mars. Pour les Humains, il ne s'agit que d'un terme astrologique, une hypothétique corrélation entre la position de la planète dans le ciel au moment de la naissance d'un enfant et sa destinée.

Mais c'est bien plus que cela...

L'Effet Mars atteint son paroxysme lors du mois éponyme : tous les Êtres rêvent. Anges, Démons et Humains, beaucoup voient leurs rêves prendre des proportions fantastiques, devenant prophétiques ou dévoilant un partie d'eux-mêmes qu'ils ne connaissaient pas encore.

Les règles du mini-Event

Vous l'aurez sans doute compris, cet Event est ouvert à tous ! Néanmoins, il y a quelques règles à retenir. :

  • Une fois le rêve commencé, il doit être terminé.

    Par là j'entends que même s'il s'agit d'un cauchemar, votre personnage ne peut pas se réveiller en sursaut au milieu d'une phrase. Même s'il se sent en danger, même s'il est torturé, il subira jusqu'à ce que tout soit fini : c'est à cause de l'Effet Mars, le sommeil est très profond pour permettre aux Êtres touchés d'aller jusqu'au bout de leur découverte.

  • Votre personnage ne peut rêver que des gens qu'il a déjà rencontré.

    Un Diable ne va pas rêver des Anges car il n'en aura sans doute jamais rencontré dans sa vie. Un Humain qui a déjà croisé un Démon peut rêver de lui mais uniquement de sa forme humaine. Personne ne peut rêver de Dieu, car personne ne sait à quoi il ressemble, même les Anges. Les rêves se font grâce au cerveau, et il ne peut assembler que des images de ce qu'il connaît.

  • Ne nous emportons pas.

    Oui, car si vous faites un rêve prophétique pour faire une annonce de l'Apocalypse, genre, pour la semaine prochaine à l'heure du goûter, on va pas être copain ! Le but ici n'est pas de forcer les choses, mais de laisser des indices mystérieux sur l'avenir de son personnage aux autres... pour remuer nos méninges de façon sympa !

  • Les rêves parfois, ça ne veut rien dire.

    Mais si vous le connaissez ce rêve où vous vous réveillez en mode "Qu'est-ce que what of the quoi ?!". Et ben c'est possible aussi ! Vous voulez traversez tout nu un torrent truffé de remouds et de requins, être pendu à un hélicoptère par cheveu et muni d'un tout petit bâton, parcourir un champ radioactif rempli de tyrannosaures et de terroristes armés de mitraillettes pour finalement entrer dans un coffre fort blindé afin de désamorcer un bombe qui va péter dans dix secondes avec quatre cent cinquante petits fils de couleurs et qu'il faut trouver le bon ?... Ben pourquoi pas ?

  • Vous pouvez faire plusieurs rêves.

    ...
    ...Quoi ?! Faut vraiment que j'explique qu'il y a plusieurs nuits dans un mois ?!

  • Les rêves peuvent être liés.

    Vous pouvez trouver un partenaire, faire un rêve (ou un cauchemar) lié avec pour peut-être en parler dans un futur Rp. Par contre, vous n'avez aucun moyen de savoir que vous êtes en train de rêver, sauf au réveil, ainsi que de savoir que votre partenaire était bel et bien en train de rêver en même temps que vous. Hé ouais... Comme dans la vraie vie c'est fou nan ?


Voilà ! Rien de bien compliqué en soi, mais si vous avez des questions, n'hésitez pas à m'en parler dans la CB ou à m'envoyer un Mp. Si vous avez tout compris, il ne vous reste plus qu'à poster à la suite de ce message o/ !

Faites de beaux rêves mes Anges Gardiens.
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Saphiel
Messages : 55
Date d'inscription : 23/01/2014
Ange de l'Espérance





Saphiel
Ange de l'Espérance
Mer 12 Mar - 11:25
Ce soir-là, ce fut dans un état d'épuisement assez avancé que je me couchai. J'avais passé des heures à m'entraîner, décidé à être digne du rôle qui était désormais le mien. Je ne devais pas faiblir, je ne devais pas déshonorer les ailes immaculées que je portais. Je ressentais cela comme un réel devoir, un peu comme ce qui m'était arrivé durant ma vie d'humain... Et pour ne pas avoir la honte de manquer à mon devoir, je devais appliquer tous mes efforts pour devenir meilleur.

Et cela passait, en partie, par un entraînement au combat armé. Puisque c'était mon point faible. C'était mon devoir de m'améliorer, surtout avec la discussion que j'avais eue avec le seigneur Messiel, et je m'appliquais à le faire. Ce qui, sans surprise, se révélait éreintant pour mon corps non habitué à de telles activités. Oh, les activités physiques, le travail, je connaissais, mais ce n'était pas la même chose.

Aussi fut-ce avec un soulagement indicible que je m'allongeai après cette rude journée. Je fermai les yeux, poussant un petit soupir de bien-être. Rien de tel qu'un repos mérité après une activité fatigante... Joignant les mains, j'adressai, comme toujours, quelques prières au Seigneur, avant de glisser dans le sommeil.


Sombre. Tout était sombre autour de moi. Et pourtant, même dans l'obscurité, j'avais l'impression que l'endroit m'était étrangement familier. Pourtant... Pourtant, je n'étais pas au Paradis. Je n'étais pas dans ma chambre. Ce n'était pas mon lit que je sentais sous moi, j'en étais persuadé. Peu à peu, mes sensations, encore engourdies par mon réveil, s'affinèrent, et je réalisai que j'étais sur un sol de pierre.

Frissonnant de froid, je me redressai, ramenant autour de moi la fine tunique qui me servait de chemise de nuit. Oui, il faisait froid. Très froid, même. Bien trop froid pour que ce soit normal. Dans une vaine tentative pour me réchauffer, je ramenai autour de moi mes grandes ailes, essayant de récupérer un peu de chaleur en m'entourant de leurs plumes. Par contre, il faisait toujours aussi sombre, et je n'arrivais pas à savoir où je me trouvais. Et ce n'était pas sans m'inquiéter... J'avais beau tourner la tête dans tous les sens, pas moyen de voir ne serait-ce que les murs de la pièce.

Soudain, un craquement déchira le silence.

Je sursautai violemment, et l'une de mes ailes cogna quelque chose, me faisant pousser un petit cri. Ah, le mur... Bon... Tous les sens aux aguets pour tenter de percevoir si quelqu'un ou quelque chose s'approchait de moi - ce craquement ne s'était pas causé lui-même, n'est-ce pas ? - j'entrepris de suivre le mur, le tâtant du bout des doigts. Même si j'avais dû écarter mes ailes pour cela, et que le froid me reprenait... Sans compter que je marchais pieds nus sur les pierres du sol.

Après quelques secondes, la texture changea sous mes doigts. Ce n'était plus de la roche, non. C'était du bois. Autrement dit... Une porte. Mes doigts se dirigèrent tout de suite vers la clenche, sans que j'hésite une seule seconde sur sa position. Sauf que la porte refusa de s'ouvrir. Elle devait être fermée à clef...

Un second craquement, plus long et plus proche de moi, retentit alors. Une sueur froide me recouvrit, tandis que je luttais pour ne pas céder à la panique. D'autres craquements, encore. Des crépitements. Des ronflements... Comme si la pièce était en feu. Mais je n'y voyais toujours rien, il n'y avait pas la lueur vacillante des flammes... Qu'était-ce que tout cela ?!

Mes doigts tremblaient alors que je tentais une nouvelle fois d'ouvrir cette porte. Je sentais un peu de vent passer à travers ses rainures. Elle devait mener sur l'extérieur. J'allais pouvoir sortir, sortir de cette pièce effrayante, échapper à la chose qui s'y tapissait en craquant, si seulement j'arrivais à franchir cette porte !

Ma main plongea alors dans ma poche - sans que je ne me fasse la réflexion qu'il était étrange que ma chemise de nuit ait des poches - et y trouvèrent une clef. Je la sortis et l'insérai dans la serrure du premier coup, avant de la tourner. Un déclic. Quelque chose effleura alors mes ailes, et je poussai de toutes mes forces sur la porte avec un nouveau cri. Le panneau de bois pivota enfin en grinçant, et je pus me précipiter dehors.

Mes pieds s'enfoncèrent dès que j'eus franchis le seuil de la porte, et je pataugeai plus que je ne courus pour m'en écarter. Qu'était-ce encore que cette diablerie ? Le froid me transperçait les pieds en sus. Après avoir un peu repris mes esprits, notamment en regardant la porte derrière moi et en voyant que rien ne sortait de la pièce, je baissai les yeux... pour constater que je marchais dans la neige. Donc que tout était normal.

Je ris légèrement, me moquant moi-même de ma peur. J'avais été dans un tel état nerveux à cause de ces bruits étranges... Mon rire m'apaisa et me permit de me reprendre en partie. Puis je regardai autour de moi. J'étais dans une cour. Recouverte de neige, donc. Et de petits flocons tombaient encore, portés ça et là par de petits souffles de vents. Mais ce ne fut pas cela que je remarquai en premier, loin de là.

Mon cœur se serra brusquement, et je sentis des larmes s'accumuler dans mes yeux. C'était... mon monastère... Là où j'avais passé presque toute ma vie... Et les bâtiments étaient en ruines. Certains étaient même écroulés, comme le clocher de la chapelle ou certains logements. Je savais que le temps avait passé depuis ma mort, mais... Mais je ne m'étais pas attendu à cela. Je n'avais pas réalisé, tout du moins. Cela devait faire plusieurs générations que plus personne n'était venu ici... La couche de neige ne portait pas d'autres empreintes que les miennes...

Une ineffable tristesse s'empara de moi. Je restai figé là où je me trouvais, sans tenir compte du froid qui s'installait en moi. Je comprenais maintenant cette impression familière, sans que je ne puisse reconnaître l'endroit. Cela faisait tellement longtemps... Mais mon cœur me souvenait. Et en regardant autour de moi, j'avais l'illusion, pendant quelques secondes, de voir les silhouettes fantomatiques de mes anciens compagnons passer pour accomplir leurs activités quotidiennes. Tous ces visages que je connaissais...

Je vis même les ruines de la grange où j'avais trouvé la mort. C'était sans doute elle qui était dans le plus mauvais état. Il n'en restait que quelques murs, sans plus. Je sentis un long frisson courir le long de ma colonne vertébrale, et je m'empêchais de détourner les yeux. La regarder me faisait me sentir extrêmement mal.

Je finis par me décider à bouger, en partie pour m'écarter d'elle. Le cœur battant de manière désordonnée, je me mis en marche. Lentement, je me dirigeai vers l'église et j'entrai. Le sol était recouvert de neige et de débris à cause du toit en partie effondré... Mais la croix était toujours là. Je m'approchai d'elle et je m'agenouillai dans la neige pour prier, les paupières closes.

Un grondement terrible.

Je ne sus combien de temps avait passé. J'avais été absorbé par mes prières, et ce bruit effrayant me tira comme d'un état de transe. Je sursautai encore une fois, les ailes tremblantes et le cœur battant à tout rompre. Qu'était-ce ? Je me relevai, observant autour de moi avec inquiétude. La lumière de la lune et des étoiles éclairait la nef, contrairement à la première pièce où je m'étais trouvé, et je pus constater que...

J'étais seul. Il n'y avait strictement personne avec moi. Mais alors, d'où venait ce bruit ? Je n'avais pas rêvé, j'avais entendu un violent grondement... Je ramassai ma lance sur le sol, le regard fixé sur les portes d'entrée. J'avais la sensation que quelque chose s'approchait de moi... Et un craquement retentit derrière moi, suivi d'un fracas.

La croix venait de tomber et de se fracasser sur le sol, projetant des morceaux de bois partout. Certains me frappèrent alors que je me tournais, me faisant reculer en criant. Deux d'entre eux avaient même touché mes ailes... Le sol se mit alors à trembler sous mes pieds. Et un bloc de pierre s'écrasa non loin de moi. Le bâtiment était... en train de s'écrouler... ?

La stupeur me figea pendant une seconde, avant que mon instinct de survie ne reprenne le dessus. Je me précipitai vers les portes pour sortir. Aucune autre pierre ne tombait pour le moment... La première devait être sur le bord du trou du toit, avec un équilibre déjà précaire... Je ne voyais que cette explication possible.

Mais alors que j'atteignais le seuil de la porte... J'entendis des pleurs derrière moi. Les pleurs d'une jeune femme. Stupéfait, je me tournai. Je n'étais pas seul dans cette nef ? Quelqu'un s'y trouvait avec moi ? Mais pourquoi ces pleurs ? Pourquoi ne partait-elle pas ? Et je ne voyais personne... Etrange... Puis un cri. Un cri de peur, un cri de douleur.

Je n'hésitai alors pas et je retournai en courant dans le bâtiment. Si quelqu'un y était resté... Je devais l'aider à en sortir avant que tout ne s'effondre. La pièce était grande, peut-être n'avais-je pas pu voir dans tous les coins ? Et effectivement, tout au fond, je vis quelqu'un recouvert d'un long manteau à capuche, agenouillé, qui avait dans ses bras un petit paquet de tissus. Qui se mit à pleurer alors que je m'approchais. Un bébé...


"Madame, il ne faut pas rester là ! Tout le bâtiment va s'écrouler ! Venez, prenez ma main, il faut sortir !"

Mais alors que je lui prenais le poignet pour l'aider... Elle disparut. Son manteau retomba sur le sol alors que j'écarquillais les yeux, et j'eus tout juste le réflexe de récupérer l'enfant pour qu'il ne tombe pas sur le sol. Le calant contre moi et le berçant doucement pour qu'il cesse de pleurer, j'observai autour de moi. Et je vis de nouveau la femme plus loin.

Qu'était-il en train de se passer ici... ? Mais je n'allais pas la laisser, alors que le sol tremblait de plus belle... Une autre pierre se détacha du bord du toit et tomba sur le sol, non loin de la silhouette agenouillée. Je me précipitai vers elle, et cette fois, j'arrivai à lui prendre le poignet, faisant attention à ne pas la blesser avec ma lance - puisque mon autre bras portait le bébé.


"Madame, je vous en prie, venez, vite !"

Elle accepta de se lever... Puis son poignet se dégagea de ma main... Mais la sienne se referma sur le mien, renversant la situation. Et son emprise avait tellement de force que je grimaçai de douleur. Elle rejeta sa cape... Et je sentis la terreur s'emparer de moi. Une queue, des cornes, des pieds de bouc, la peau rouge... Et ces flammes qui sortaient du sol tout autour de lui... C'était le Diable qui se retrouvait face à moi !

Il avait attrapé le poignet du bras qui soutenait le bébé, et il tirait dessus comme s'il voulait m'arracher cet être innocent. Les grondements autour de nous redoublaient, alors que nous luttions l'un contre l'autre. Mes forces s'amenuisaient, mais je n'abandonnais pas. Je n'abandonnais jamais. Je raffermis ma prise sur ma lance et je tentai de l'en transpercer. Mais je le manquai. Une fois, deux fois, trois fois.

Mais il se trouvait juste en face de moi ! Comment pouvais-je ne pas réussir à le combattre ? Et pourtant, tous mes coups passaient à côté de son corps hideux... Et son rire s'éleva dans les airs, comme pour se moquer de moi. Se moquer de mon incapacité à me servir de mon arme pour défendre l'enfant que je tenais.

Ne m'étais-je pas assez entraîné ? … Peut-être pas. Je faisais des efforts physiquement, mais mon esprit répugnait toujours à manier une arme. Je n'en avais pas eu conscience jusqu'à ce moment, car cette réticence était enfouie au plus profond de ma conscience. Mais je n'avais pas réellement cru à ce que je faisais. Et cela m'avait empêché de l'apprendre convenablement. Et je me retrouvais incapable d'accomplir mon devoir, incapable de sauver ceux que je voulais sauver...

Le pied fourchu du Diable s'enfonça dans mon estomac, me projetant en arrière. Et je ne pus garder l'enfant contre moi. Je tombai sur le sol, voyant l'horrible créature rire en secouant le paquet de tissu, d'où des cris et des pleurs arrivaient de nouveau. Je voulus me redresser pour retourner le combattre, mais le sol s'effondra sous moi. Tout le sol de l'église se disloqua, et je tombai. Loin en dessous de moi dansaient des lueurs rouges vacillantes, et je sentais déjà une vague chaleur réchauffer mon corps gelé.

En... Enfer... ? Je tombais... en Enfer... ? Je voulus battre des ailes pour enrayer ma chute, totalement paniqué. Et je réussis à remonter sur quelques mètres, le regard fixé sur le ciel que je voyais encore. Mais toute l'église s'effondra alors, et les pierres tombèrent. Me tombèrent dessus. Je criai de douleur alors qu'elles m'entraînaient vers le fond. Et je tombai dans les flammes. Je sentis leur fournaise faire fondre ma chair et dévorer mes os, alors que mes hurlement retentissaient dans les airs, accompagnés par des rires railleurs.


Ce fut alors que je me réveillai en sursaut, trempé de sueur et la bouche encore ouverte sur un cri. Je tremblais comme une feuille, et mes muscles avaient encore mal, comme si tout cela m'était réellement arrivé. Je remontai ma chemise de nuit pour vérifier que je n'avais pas de traces de brûlures ou autre. Mais rien. Ce qui... n'était pas étonnant, après tout... Ce n'était qu'un rêve...

Je me levai néanmoins pour boire un grand verre d'eau, parvenant peu à peu à calmer les tremblements de mes ailes et de mes mains. Je sortis même faire un tour dans les jardins, les plantes m'aidant à retrouver une partie de ma sérénité. Puis je retournai dans ma chambre pour m'allonger, refermant les yeux. Je ressentais cependant une profonde anxiété, n'étant pas certain de vouloir me rendormir. Et si c'était pour refaire le même rêve... ?

Mais il n'en fut rien, et un paisible sommeil me berça jusqu'au lendemain matin.
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Anonymous





Invité
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Ven 21 Mar - 18:50
J’étais au milieu de nulle part. Littéralement. Partout où s’étendait mon regard, il n’y avait que du noir, une obscurité frappante, des ténèbres terrifiantes. Une pluie ininterrompue tombait le long de mon visage et se mêlait aux larmes qui se déversaient sur mes joues. Au loin, une silhouette – que je savais appartenir à ma sœur – s’éloignait lentement de moi. Je savais que je devais la rattraper, mais mes pieds étaient rivés au sol.

-Hallanah ! criai-je pour la retenir.

Lentement, elle se retourna. Aussitôt, mon souffle se bloqua dans ma gorge. Cette créature, quelle qu’elle soit, n’était pas ma sœur, ou du moins, pas vraiment. Son visage n’était plus qu’un crâne aux orbites vides qui me fixaient comme si elles m’accusaient de ce crime que je n’avais pas commis. Elle s’avança d’un pas vers moi, et je sentis mes entrailles se tordre sous l’effet de la peur. Je voulais courir loin de cette horreur, mais mes pieds étaient rivés au sol.

-Pourquoi ? demanda ma sœur d’une voix détachée, si lente que j’avais l’impression qu’elle n’était pas vraiment présente.Pourquoi tu m’as laissée mourir ?

Je tressaillis, et laissai ma bouche béer sous l’effet de la surprise. Je l’avais laissée mourir ? Mais… comment pouvait-elle penser une chose pareille ? Elle était morte dans un banal accident de voiture, je n’aurais rien pu faire ! Pourtant, ce fut suffisant pour que je ne remarque pas immédiatement que ma jambe me tirait. En fait, je ne m’en rendis compte qu’au moment où je basculai. Mon dos percuta violemment le sol, et j’en eus le souffle coupé. Ma sœur – ou la créature qui l’incarnait – hocha la tête avec satisfaction et, ramassant ma cheville, me traina par terre.

Je sentais les pierres me griffer le dos comme si elles essayaient elle aussi de me punir de ce prétendu crime que j’avais commis. Je tentai de me débattre, mais ma sœur me tenait avec tant de force que j’avais cette impression étrange qu’il lui suffirait d’une légère pression des doigts pour me tordre la cheville. Je cherchai avec mes mains n’importe quelle prise mais toutes les irrégularités qui me blessaient semblaient disparaitre lorsque je voulais m’en aider.

Quelques pas plus loin se trouvait une longue faille. C’était vers là que se dirigeait ma sœur. Je hoquetais, comprenant soudainement qu’elle avait l’intention de m’y jeter. Je redoublai d’effort pour tenter de me rattraper, en vain. J’allais tomber. La créature me laissa au bord du gouffre, juste à la limite. Je me retenais miraculeusement au sol, mais je continuai à glisser lentement vers les abysses.

-Alors tu vas me tuer ? demandai-je, au désespoir.Sans le moindre état d’âme, juste comme ça ? Nous sommes sœurs, Hallanah. Nous le resterons toujours.

-Tu crois que j’en suis incapable ? rétorqua Hallanah. Tu crois encore que je suis faible et sans défense, mais j’ai cessé de l’être, Ombeline. Et j’ai décidé de prendre ma revanche. Parce que tu as trahi ta promesse. Tu m’avais dit…

Je sentis mes mains lâcher prise, et des larmes coulèrent le long de mes joues. J’avais l’impression que la moitié inférieure de mon corps était tirée vers le bas. J’avais même le sentiment que la pluie tentait elle aussi de me faire tomber. Alors pourquoi résister ? Au moment où cette pensée me traversait l’esprit, je commençai à chuter lentement vers les ténèbres éternelles.

-Tu m’avais promis qu’il te suffirait toujours de penser à moi pour sourire. Pourtant, ces derniers temps, je ne fais qu’accroitre ta souffrance , termina ma sœur, dont la voix résonna autour de moi comme si elle se tenait juste à mes côtés, alors que déjà je ne discernais plus qu’une vague silhouette au sommet de la colline, une silhouette qui réveilla mon désespoir.

Parce que ma sœur venait de me tuer… et qu’elle semblait s’en réjouir.

A côté de cela, ma chute me semblait presque être une broutille. Je fermai les yeux, et heurtai violemment le sol. Aussitôt, je pris une profonde inspiration et jetai un regard affolé autour de moi, me demandant où je me trouvais. J’étais chez moi. Emmêlée dans mes couvertures, tombée au pied de mon lit, en nage, mais j’étais bel et bien chez moi. Je jetai un coup d’œil à mon réveil. Quatre heures du matin. Je grimaçai et retombai sur le matelas, bien décidée à profiter d’un maximum d’heures de sommeil, malgré les bribes de mon rêve – car il s’agissait bien d’un rêve, n’est-ce pas ? – qui tournoyaient encore dans mon esprit.
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Anonymous





Invité
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Sam 22 Mar - 14:41

Je m'étirai en poussant un long soupir, mes doigts glissant sur la porte de mes appartements pour entrer dans ceux-ci. J'avais quelques heures devant moi pour me reposer, alors autant en profiter. J'aurais peut être dû aller voir comment se portait les Anges qui étaient sous ma tutelle, mais cette fois... J'avais réellement besoin de reposer, ne serait-ce que quelques heures. J'irais les voir un peu plus tard dans la journée...
Je refermai la porte et m'approchai de mon lit tout en retirant ma tunique, me glissant sous les draps après avoir enfilé une petite chemise de nuit.
Et je sombrai dans le sommeil à peine les yeux fermés.


***

Un rire clair m'échappa alors que j'applaudissais tes exploits, les yeux pétillants de bonheur. Oh, Lucifer, comme j'aime lorsque tu joue ainsi avec ta lumière ! Ces formes sont magnifiques.
Je passe de temps en temps les doigts dedans, feintant de les défaire et les voyant aussitôt réapparaître devant mes yeux émerveillés.


- Oh, Lucifer... C'est magnifique, comme toujours... soufflai-je avec un tendre sourire alors que je faisais un pas vers toi, embrassant ta joue avant de regarder à nouveau ces formes et ces volutes de lumière, te laissant m'embrasser sur le front en poussant un léger rire à tes paroles.

- Le bonheur illuminant mon regard t'appartient, Lucifer... Car c'est toi qui le créé.

J'étais bien, ainsi contre toi. Rien ne pouvait gâcher un tel moment de joie et de bonheur. J'appréciais de te voir sourire, de voir tes doigts glisser ainsi dans les airs pour mon plaisir...

- Je souhaiterai que ce moment dure l'éternité.. Je suis si bien, ainsi avec toi... murmurai-je en fermant les yeux durant quelques secondes, me laissant aller contre toi avec un doux sourire.

Cependant, une sensation désagréable commença à croître en moi. Je rouvris les yeux pour te regarder, avant de pousser un vague gémissement de douleur. Mes ailes me faisaient un peu mal... Pourquoi ça ? Je me décidai à lancer un regard à celle-ci, et poussa un cri de surprise et de terreur en voyant qu'elles se ternissaient à vue d’œil. Que se passait-il ? Je ne comprenais rien. Je passais une main sur l'une de mes ailes pour vérifier que je ne rêvais pas, avant de relever le regard vers toi, Lucifer.


- Ah.. Lucifer... qu'est-ce qu'il se passe ? Aide-moi.. murmurai-je en faisant un pas vers lui, les ailes tremblantes.

Mais je ne sentis que du vide sous mes pieds. Un cri de terreur s'échappa d'entre mes lèvres alors que je tendais les mains vers toi, mon ami, mon frère. Oh ! Rattrape-moi ! Prends ma main, sers-moi contre toi ! Lucifer...


- Lucifer ! Criais-je tout en tombant au ralenti. Lucifeeer !

Des larmes roulèrent sur mes joues alors que le temps semblait tout à coup reprendre son cours- Cette fois, je tombais à une vitesse folle. Mes ailes battaient d'une façon complètement désordonnées, sans que je ne parvienne à gagner de l'altitude.

- LUCIFEEEEER ! Hurlais-je alors que tu disparaissais peu à peu à ma vue.

Les mains levées vers le ciel, j'espérais encore que tu me rattrape, que tu me sauve et me prenne contre toi pour me dire que ce n'était qu'un mauvais rêve. Mais plus je tombais, plus le ciel se faisais noir et l'air étouffant.
L'enfer... J'étais en train de tomber en Enfer ? Non, je ne voulais pas... Je n'avais rien fait ! Pourquoi..?

Tournant le regard vers le sol, je poussais un nouveau cri en voyant celui-ci se rapprocher. Une terre noire et hostile, que je ne souhaitai pas approcher. Pourtant ma chute allait m'y obliger.  Hoquetant,  je tentais de remonter, l'espoir de retrouver le ciel ne me quittant pas une seconde. J'allais y arriver... Tu allais attraper la main que je te tendais, j'en étais certain. Tu allais me sauver... Tu étais là, tu étais là pour moi, comme Judel...

Cependant, le choc ne se fit pas attendre. Il me coupa le souffle, mais j'eus beaucoup moins mal que ce que je pensais. N'avais-je donc pas.. touché le sol ? Oui, cela devait donc être un rêve !
Rouvrant les yeux sans avoir le souvenir de les avoir fermés, je me figeai cependant en remarquant ce qui m'entourait. Non, je n'étais pas au Paradis. Mais alors...
Je sentais une présence contre moi. Des bras qui m'entouraient, une respiration.. Une chaleur...

Je finis par me décider à relever les yeux, poussant un cri en me retrouvant nez à nez avec un homme portant un masque sur toute une partie de son visage. Mais ce visage...
Je pourrais le reconnaître entre mille, même en partie caché comme il l'était.


- Lucifer... soufflai-je alors que la peur me tordait le ventre.

C'était toi, oui. Mais pas celui que j'avais connu. Non, ton aura était bien plus noire... Je poussai un gémissement alors que je sentais ton emprise se resserrer légèrement sur moi. Je.. Je ne voulais pas !


- Non ! Lâche-moi ! Lucifeeer !


***

Je sursautai violemment tout en rouvrant les yeux sur le plafond de ma chambre.
Ma.. chambre...?
Le cœur battant,  je regardai autour de moi en tâchant de calmer ma respiration. J'étais.. dans ma chambre. Au Paradis. Je.. n'étais pas tombé.. C'était un rêve.. Juste.. un mauvais rêve...
Je poussai un faible gémissement tout en me recroquevillant dans mon lit, adressant une prière silencieuse au Seigneur, ce qui m'aida peu à peu à me calmer.
Je n'étais pas tombé. Ce n'était.. qu'un mauvais rêve...
Un cauchemar.

- Oh, Lucifer... Tu hante mes rêves, à présent.. ? Soufflai-je avant de me décider à me lever, les ailes tremblantes.

De toute façon, je ne parviendrai pas à me rendormir... Alors autant m'occuper l'esprit plutôt que d'y repenser. Peut être... devrais-je en parler à Judel ou Messiel...
Peut être, oui...


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Lucifer
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Seigneur et Prince de l'Orgueil





Lucifer
Seigneur et Prince de l'Orgueil
Sam 22 Mar - 14:46
Que n'aurais-je donné pour être comme les autres. Comme presque tous les autres que je connaissais. Ceux qui pouvaient, l'espace d'une nuit, fermer les yeux, clore les paupières, et oublier. Tout oublier, leurs joies, leurs peines, leurs désirs et leurs regrets. Ne même plus avoir conscience d'eux-mêmes. Oh oui, comme cela serait agréable, parfois... Rien qu'une fois, de temps en temps... Quelques heures...

Mais non, cela m'était refusé. Encore et toujours. Je fermais les yeux, je tentais de me laisser aller... Et lorsque je les ouvrais, quelques minutes à peine s'étaient écoulées. Quelques poussières de temps, qui s'enfuyaient d'entre mes doigts et me laissait à l'identique. Mon corps n'avait pas besoin de pause, mon corps n'aspirait pas au repos... Mais mon esprit, lui, ne cessait de se débattre avec des souvenirs, des projets, des envies, de la détresse et de la haine. Quand pourrait-il enfin se détacher de tout cela, même momentanément ?

Je n'étais clairement pas de bonne humeur, ce soir-là, quand j'allai me coucher. Et même la caresse que je fis sur la tête d'Ouroboros avant de le laisser aller manquait de conviction, manquait de vie. Je n'étais que l'ombre de moi-même, j'étais devenu le masque que je portais. Combien de fois avais-je eu l'impression qu'il était mon vrai visage ? Bien trop... Et sans doute aurais-je dû aller m'en ouvrir à Satan, lui qui savait toujours comment m'apaiser, lui qui était moi comme j'étais lui... Aussi me contentai-je de fermer les yeux.

***
Mes doigts bougeaient sans cesse dans l'air, ballet cent fois renouvelé. Des lignes de lumière en sortaient, se courbaient, valsaient les unes avec les autres, pour former milles images qui se succédaient lentement. Mais cette lumière n'était rien, pour moi, à côté de celle qui brillait dans les yeux de Gabriel... Lorsque ses mains traversaient les formes que je créais, la lumière épousait ses doigts, les caressait, puis les filaments étincelants se réunissaient et reprenaient leur danse.

Un sourire naquit sur mes lèvres aux paroles admiratives de mon ami. Ses lèvres se posèrent sur ma joue, puis les miennes vinrent effleurer son front avec douceur. Il était tellement lumineux, mon petit Archange... Et comme j'étais heureux de pouvoir lui offrir un spectacle qui lui plaisait autant...

"Magnifique... Mais pas autant que le bonheur qui étincelle dans ton regard, Gabriel..." lui répondis-je, le prenant dans mes bras et souriant avec douceur à sa réponse.

Les rayons poursuivirent leur ballet, mais avec lenteur, et d'innombrables parcelles de lumière commencèrent à tomber vers le sol, comme une pluie dorée. Mon sourire n'avait pas quitté mes lèvres, et j'acquiesçai lentement. Ces instants de bonheur intense étaient inestimables... Mais cette fois-ci, ils furent brisés. Brisés par un gémissement de douleur...

"Gabriel ?"

L'ange semblait s'être soudain écarté de moi. Il n'était plus dans mes bras, alors que je le serrais contre moi, une seconde auparavant. Et l'air autour de lui s'était comme assombri. Les quelques volutes de lumière qui persistaient commençaient à se teindre de noir. Tout comme... les ailes de mon ami...

"Gabriel !"

Gabriel qui tremblait, Gabriel qui était terrorisé, qui me demandait de l'aider... Je me précipitai vers lui en le voyant soudain perdre l'équilibre. Comme si le sol sous ses pieds n'avait plus de consistance... Et il pleurait... Mais sans que je ne comprenne pourquoi... J'avais beau courir, courir du plus vite que je le pouvais, c'était comme si... Comme si je ne m'approchais pas de lui. Comme s'il reculait en même temps que j'avançais, ou comme si je courrais sur place...

"GABRIEEEEEL !"

Mon cri fit écho au sien, alors que je me jetais à genoux devant l'endroit où il passait à travers le sol. Je me penchai le plus que je le pus, ma main traversant à son tour la terre. Mes doigts effleurèrent les siens, mais je ne pus le rattraper. Et alors qu'il s'effaçait, la matière revint peu à peu autour de ma main, que je ramenai prestement à moi.

Je restai agenouillé, mes larmes coulant sur mes joues et tombant sur le sol. Mes paupières se fermèrent lentement tandis que mes ailes s'affaissaient autour de moi. Un temps indéterminé s'écoula. Un autre fragment d'éternité, mais un fragment de détresse et de solitude. Et lorsque je rouvris les yeux... La terre des Enfers m'entourait. Levant une main, je touchai le masque que je portais sur mon visage, puis, plus haut, mes cornes.

Ce fut alors que j'entendis un cri. Je levai les yeux et je vis Gabriel chuter vers moi. Je me redressai et je tendis les bras, au dessous de l'endroit exact où il était tombé à travers le sol, même si ce dernier avait changé. Et je le rattrapai, lui évitant de se fracasser sur le sol. Un grognement de douleur m'échappa alors que tous mes muscles criaient du choc. Je parvins de justesse à ne pas lâcher l'ange, et je le pris contre ma poitrine, le regard fixé sur lui.

Ses yeux étaient fermés, mais je vis bientôt ses paupières se soulever pour me laisser voir ses iris encore brillants des larmes qu'il avait versées. Puis un cri. Je me figeai, le tenant toujours contre moi. Je lui avais fait peur... Ah... Mon masque... ? Si j'avais eu les mains libres, je l'aurais retiré, pour cesser de l'effrayer... Puis il murmura mon nom. Il m'avait tout de même reconnu.

Je m'apprêtais à prendre la parole. A lui dire que j'étais heureux d'avoir pu le rattraper, qu'il ne se blesse pas dans la chute. Lui dire que j'étais heureux d'être avec lui, heureux de ne pas l'avoir laissé seul, de ne pas l'avoir laissé tomber seul, de l'avoir rejoint là où j'avais chuté.... Mais... Ses mots... Le... lâcher... ?

"Mais... Gabriel..." soufflai-je, incrédule et resserrant au contraire mon emprise sur lui.

Pourquoi ? Pourquoi me repoussait-il ? Pourquoi me rejetait-il ? Alors que je l'avais rattrapé... Alors qu'il avait dit vouloir être pour l'éternité avec moi, qu'il se sentait bien avec moi... Une larme roula sous mon masque, tandis que le corps de l'ange s'évaporait dans mes bras. J'étais seul... Seul à jamais... Il m'avait trahi, il m'avait abandonné... Un hurlement de haine et de détresse franchit mes lèvres.

***
Ce fut mon hurlement qui me tira brusquement du sommeil. Un... rêve... Je n'avais dormi que quelques minutes... Mais j'avais pu rêver... Cependant, ce rêve... L'échappatoire que m'avait offert ce rêve n'était pas celle que j'avais espéré. Loin de là... puisqu'il avait au contraire ravivé en moi la flamme de ma douleur et de ma haine, cette flamme qui ne me laissait jamais en paix...

Je ne bougeai pas, allongé sur mon lit, sentant des larmes couler sur mes joues. Malgré ma vision qui se troublait, je gardai les yeux fixés sur le plafond au dessus de moi. Et, lentement, je parvins à reprendre le contrôle de mon corps, à arrêter mes pleurs et à cesser de trembler. Je me levai alors et je me rhabillai. Je ne dormirais plus. Autant retourner m'occuper de mon Couloir...
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Satan
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Seigneur et Prince de la Colère





Satan
Seigneur et Prince de la Colère
Sam 22 Mar - 16:26
L'odeur de la mort... Autour de moi, les Enfers tremblent, ils s'effondrent. Je vois les Démons fuir, je vois des amis, des Frères mourir sous des tonnes de roches. Et je suis là, debout devant l'horreur. Je ne sais pas pas quoi faire, je suis perdu... ...Où sont mes Princes ? La panique s'empare de moi. Je remonte les couloirs un à un... Béelzébuth a disparu... Mammon a été écrasé par le mouvement de foule... Asmodée a été déchiré en plusieurs morceaux, quelques uns de ses fidèles pleurent sur son cadavre... Je n'arrive pas à retrouver Belphégor... Léviathan... Je sers son petit corps contre moi. Tous ses organes internes ont été arrachés. Mes mains tremblent violemment quand son sang entre en contact avec ma peau. Mes yeux s'emplissent de larmes. Non, non, NON ! J'embrasse le visage de mon jeune Frère, je pleure.

Je la sens, elle monte en moi comme un poison. Ma gorge brûle, mon cœur bat fort dans ma poitrine... De la fumée s'élève autour de moi, mon corps brûlant marque la peau de Léviathan. Je veux crier l'injustice. Je veux détruire celui qui a touché à ma Famille. Mais je reste là, je sers le trésor de ma vie en espérant qu'en réalité, il ne soit pas dans cet état. Il va se relever, me dire que c'était une blague. Il va me demander avec son petit sourire s'il avait bien fait le mort... Aller Lévi, je te pardonnerai si c'est une plaisanterie alors réveille-toi PUTAIN ! Je retire le bandeau de ses yeux et je constate... Il a les yeux grands ouverts figés dans une peur éternelle... Ses iris aux couleurs magnifiques ne réagissent pas à tout ce qui l'entoure, il ne se transforme pas. Il ne se transforme pas car il est mort.

Elle est là.

-LUCIFEEEER !

Mon hurlement brise les rochers autour de nous, une onde de choc traverse les Enfers, les Cieux et l'Univers. Je prends feu. Je pose le corps de mon Frère. Ma tristesse se transforme en Haine.

Je me retourne... Dans le Néant, Lucifer me tourne le dos. Je me lève, le met face à moi et le maintiens par le col... Aucune expression sur son visage. Rien. Alors que sa Famille entière avait été décimée. Je prends garde à ne pas le secouer, à ne pas lui faire mal, mais ma Voix est toujours là. :

-Pourquoi ?

-Montre-moi ton dos.

Mes yeux changent d'expression, entre l'étonnement et la peur. Cette même peur qui du saisir les entrailles de Lévi avant qu'il... qu'il... Ma Colère revient, mon poing s'accroche prudemment aux vêtements de mon Père pour éviter de le toucher. :

-Ne te fous pas de moi !

Je sens que quelque chose s'agrippe à ma jambe. Je jette un regard en bas mais il n'y a rien... D'un coup, la chose invisible arracha une partie de mon pantalon, déchirant le tissu et un peu de ma peau en dessous. Je regarde sans comprendre mon sang glisser sur ma peau. Lucifer se mit à sourire. :

-Cours.

La Peur... Je rejette mon Sang comme s'il s'agissait d'un étranger. Non ce n'est pas lui. Mon Père ne ferait jamais ça à ses Enfants, il ne nous abandonnerai pas, il ne nous ferait aucun mal... C'est impossible.

Je cours. Je cours aussi vite que mes jambes le peuvent, de grandes enjambées puissantes poussées par ma Colère et ma détermination. Je ne mourrai pas, je m'interdis de mourir. Si je meurs, les Enfers tombent. Je peux toujours reconstruire, on peut toujours de relever d'une chute. Lucifer... Il me semblait pourtant que tu l'avais compris. Je sens ces choses invisibles s'agripper au fur et à mesure sur moi, ma course ralenti mais je ne fléchis pas. Elles commencent à me ronger, je vois des lambeaux de peaux partir avec mes vêtements déchirés. Je les sens fouiller ma peau, chercher mon dos. Je pousse un cri, je me donne du courage. J'ouvre grand mes ailes et je m'envole dans une détonation qui en fit tomber quelques uns. Dans les airs, je me bats. J'ai beau ne rien voir, j'ai dit que je ne mourrai pas. J'en touche un, c'était une mâchoire... Ce que je venais de toucher était un Être. Déboussolé, je perdis à un instant à essayer de comprendre ce qu'il se passait.

Un instant de trop... Je sentis des dents mordre ma joue et l'arracher d'un grand coup sec. Dans un hurlement de douleur je rapproche les mains de mon visage, la moitié de la peau à été arrachée, je n'ai plus de muscle pour maintenir ma mâchoire. Les Êtres invisible en profitent pour m'acculer, un poids me pousse irrémédiablement vers le sol que je percute à grande vitesse... Un cratère se forme autour de moi sous la puissance du choc. Ils continuent de me dévorer, encore et encore.

NON !

Je me relève encore, et je me relèverai autant de fois qu'il le faut. Je me redressais, je sentais que j'allais à l'encontre de la force d'au moins six bras qui tentait de me maintenir allongé pendant que d'autres continuaient à tout arracher de moi. Mais... J'en avais rien à battre.

Je posais un pied au sol. Enfin ! J'avais mon appui... Au prix d'un grand effort, je les repoussai par la force de mes jambes, torse en avant... En regardant mes bras, je compris : il n'y avait plus que mes os... ...Pas grave. Je me relèverai. Les forces invisibles essayèrent tant bien que mal de me retenir... Mais j'ai bien plus de volonté que n'importe qui sur cette Terre. Et si je dis que je ne mourrai pas... Je ne mourrai pas. Je continuais de me pousser ces Êtres pour continuer d'avancer. :

-JE NE MOURRAI PAS !

-J'ai jamais dit que tu allais mourir.

Lucifer était derrière moi, j'arrêtais mon avancée mais je maintenais la pression... Si je me retournais pour cacher mon dos à Père, je me faisais bouffer. Je l'entendis rire doucement. :

-Regarde-toi... Les bras ballants mais toujours debout... Tu es la plus belle chose que j'ai pu créer.

-Ne regarde pas mon dos !

-Il est magnifique pourtant.

Je sentis sa main glisser le long de ma colonne. Je tressaillis.

-NON !

Tout se passa très vite... J'allais pour me retourner, oubliant complètement ces Êtres qui faisaient tout pour me détruire. Mais une grande lumière les fit reculer alors qu'ils étaient sur le point de me sauter de dessus, c'était tellement puissant que je dus moi aussi reculer un peu et fermer les yeux, n'ayant plus de mains pour me protéger des rayons.

Je m'effondrais. C'était ça alors ?... Je n'avais été créé que par soucis pratique ?... Ce n'est pas ça qui me fit le plus de mal pourtant... Je pensais à mes Frères. Eux, que j'avais accueilli de tout mon cœur sur cette Terre aride, leur promettant de tout leur donner, leur promettant tout ce que je pouvais offrir. Eux, vas-tu les pleurer Lucifer comme tu pleures encore parfois ces Anges qui ne méritent pas une seule de tes souffrances ? Lévi qui jouait avec tes cheveux... Asmodée et sa tendresse... Mammon et son sourire... Béelzé... Je ne sais même pas où il est passé ! De même pour Bélphégor ! EUX ! TU LES AS AIME PAR SOUCIS PRATIQUE ?

Je tapais du poing sur le sol. Je ne pleurais pas, mais... Attendez... J'ai tapé du poing ?

Je rouvrais les yeux, la Lumière n'était plus là et j'avais récupéré comme par miracle mes bras. Je levais les yeux et là je vis la pire vision d'horreur qu'il m'était donné de voir dans ma longue existence ; Lucifer, l'Archange de la Lumière, aux ailes blanches et éclatantes. J'ouvris grand les yeux, mon estomac se retourna... Je vomis. Qu'est-ce qu'il se passait ?! Pourquoi ?! POURQUOI ?! Je me pliais de douleurs au sol. Non, non... Rendez-moi mon Père. Vous n'avez pas le droit. C'est vous les monstres, vous tuez sans état-d'âme pour le bien d'une humanité qui est voué au vice. Cet animal... Rendez-moi mon Père. Vous n'avez eu aucune pitié pour le jeter du Paradis alors pourquoi le récupérer maintenant ?... Ah, c'est à mon tour de souffrir pendant des millénaires c'est ça ? Non. Non ! Rendez-moi mon Père ! :

-Rendez-moi mon Père !

-...Mais je suis toujours ton Père.

J'ai levé mes yeux sur lui avec toute la Haine du monde. Ce regard, ce n'était pas cette tendresse que je connaissais bien. C'était le sourire obligatoire dont se pâmait les Anges, cette fausse bonhomie qui me faisait vomir, cette hypocrisie innommable... Je soupirais, ne sachant plus quoi faire... J'avais perdu mon Père, est-ce que ça valait le coup de me relever ?

En soupirant, j'abaissais mes ailes mais au lieu de voir une matière membraneuse noires aux reflets rouge, des volutes blanchâtres me firent réagir... Comme si je me brûlais les yeux... Je fixais longuement, interdit, des ailes d'Ange qui étaient bien les miennes. Une terreur me saisit, j'allais hurler.

Je suis tombé du lit. Je me bats quelques secondes avec mon drap avant de constater que je suis bien dans ma chambre, derrière mon bureau. Je me lève, inquiet, je traverse la pièce à grands pas, j'ouvre la porte sans ménagement, assommant une secrétaire qui ne faisait que passer. Les sourcils froncés, je traverse les bureaux pour me retrouver dans mon Couloir. Tout est comme avant, je vois mes Damnés se faire démembrer au lieu de fuir les éboulis, mes Diables prendre du plaisir en faisant souffrir toutes ces âmes, mes Démons s'entraînant dans l'Arène un peu plus loin, Bibou jouant avec quelques flammes dans un coin. Il me fallait une dernière chose... Je m'envole, pique un sprint à travers les Enfers, jusque dans la Chambre de Léviathan. J'ouvre la porte doucement, il est là, allongé dans son lit. Il s'agite en m'attendant entrer... :

-Chuuut, c'est moi Lévi.

Je m'assois près de lui. Il est entier, son bandeau lui couvre les yeux mais je peux deviner ses pupilles encore embrumées de sommeil. Il ouvre grand la bouche en baillant, dévoilant ses canines toutes mignonnes. Je ne dis rien, je le prends dans mes bras, ferme les yeux et inspire son odeur si chaude dans le creux de son cou, effaçant par la même l'odeur de mort de ce cauchemar.

Comment avais-je osé faire un rêve pareil ? Je serrais un peu plus Lévi contre moi... Je m'en voulais d'avoir ne serait-ce que songer à tout ce qui c'était passé dans mon sommeil, j'avais une boule dans la gorge... Comment pourrais-je croire que Lucifer allait nous abandonner juste à cause de mon dos ?!... Je mordillais ma lèvre, j'avais honte... J'étais tellement... indigne.
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Messiel
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Date d'inscription : 04/12/2013
Séraphin de Charité





Messiel
Séraphin de Charité
Jeu 27 Mar - 20:19
J'étais en train de tricoter une écharpe pour mon petit Gabriel, confortablement installé à l'extérieur, dans un rocking-chair. Les oiseaux chantaient, les Cieux brillaient ce jour-là. Et puis je suis tombé... de mon siège. Pour aucune raison apparente. Et quand j'ai relevé les yeux, j'étais dans une pièce circulaire où un émeu se tenait devant moi. Je me suis redressé et j'ai salué l'animal qui me répondit en fermant et ouvrant doucement ses paupières... Quelle fut ma surprise lorsque je l'entendis répondre d'une voix claire. :

-Les papillons seront à l'envers lorsque chantera la trompette dans ton nez.

J'ai éternué, et l'émeu disparut pour faire place à un nuage de papillons qui s'envolèrent vers le sol, ailes vers le bas... Le lustre qui pendait au plafond s'écria qu'il fallait faire moins de bruit, alors j'ai sauté par la fenêtre.

Étrangement, je n'étais pas du tout de retour à l'extérieur mais j'arpentais un couloir qui tournait dans le sens des aiguilles d'une montre, si bien qu'en y avançant, je ne tardais pas à avoir la tête à l'envers. Je m'arrêtais un instant, perdu puis repris ma route, songeant que j'allais peut-être manger.

Un grand tissu me tomba dessus, je dus me battre avec pour pouvoir respirer... Je paniquais quelques instants avant de constater qu'il ne s'agissait que de mon drap. J'étais dans mon lit, je n'avais fait qu'un rêve. :

-...Je crois que j'avais réellement besoin de sommeil.
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